Le développement du sport/media complex a entraîné dans les dernières décennies une complexification du marché de la médiatisation sportive. Pour se démarquer sur le marché, les entreprises médiatiques ont fait une place de choix aux experts dans leurs pages et grille-horaire. Malgré cette multiplication des postes d’experts, incluant les analystes, descripteurs et chroniqueurs, les femmes demeurent très peu représentées dans ces fonctions. En explorant les descriptions des experts sportifs offertes par cinq médias québécois francophones et en nous basant sur la typologie de l’expertise de Collins et Evans, nous avons pu observer que l’expertise n’est pas uniquement basée sur l’expérience athlétique professionnelle, auquel cas les femmes auraient en effet difficilement pu accéder à ces postes. Des entrevues menées avec des journalistes et analystes sportives nous ont permis de constater que l’absence de femmes s’explique avant tout par des biais genrés des décideurs, sans nécessaire rapport avec les qualités recherchées chez les experts embauchés.
Mots-clés : expertise, sport, femme, médias, Québec.