La boxe, sport populaire en Angleterre puis aux États-Unis au XIXe siècle, est vue dans la presse espagnole et mexicaine de la fin du siècle comme l’expression de la civilisation matérielle anglo-saxonne qui se teinte de la violence qu’incarne le combat, dans le contexte de l’antagonisme entre Espagne, Mexique et États-Unis pour le contrôle des territoires du continent américain. La force des poings semble être le caractère distinctif de la manière de faire de la politique en Angleterre et aux États-Unis. Dénigrée pour la déshumanisation des combattants qu’elle implique, les désordres sociaux et moraux qu’elle alimente, la boxe conquiert peu à peu une certaine autonomie grâce aux récits de combats qui suscitent une nouvelle créativité langagière. La description du corps musclé du boxeur américain statufie un nouveau type d’« homo americanus » dans lequel se reconnaissent les nord-américains et suscite fascination et rejet, de manière assez homogène, dans les articles des chroniqueurs mexicains et espagnols, conscients de l’enjeu culturel et politique que représente l’acceptation de la boxe comme sport civilisé.
Mots-clés : Boxe, Espagne, Mexique, XIXe siècle, Presse